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Cette année encore, j' ai la chance de faire partie de ce collectif de nouvelles avec "Le trou du souffleur".
Pour son 5ème "Variations", La Gidouille a largement diffusé une idée directrice : "Vous qui passez sans me voir".Les textes, choisis par un jury composé de deux libraires, 'une bibliothécaire, de quatre membres de clubs de lecture et des deux éditeurs, ont toute la légitimité d'une qualité émotionnelle et littéraire revendiquée et âprement délibérée. Les auteurs sont issus de toute la France. On s'amuse, on rit, on pleure, on frissonne, on tremble, en un mot, cette lecture de textes courts est aussi variée dans la forme que dans le ton.
Le trou du souffleur (Extrait)
Paris août 2003
Malgré les fenêtres grandes ouvertes, l'air est irrespirable dans le petit appartement de la Bergère à Paris. Depuis une semaine, l'ambiance est orientale. Même au coucher du soleil, la chaleur accablante ne faiblit pas. Les nuits deviennent blanches, moites et interminables. Magda vient de finir son déjeuner. Elle n'a pas beaucoup d'appétit. Le moindre mouvement l'épuise. Elle n'aspire qu'à la tranquillité. Elle choisit un disque 33 tours de Jean Sablon et s'assoit dans son fauteuil. Elle sourit en serrant la pochette contre elle. Ah ! Ce qu'elle a pu l'écouter ! Elle doit d'ailleurs souvent pousser légèrement le bras du pick-up pour passer le défaut du sillon abimé. Sa voix de crooner sur des rythmes de jazz l'a toujours fait rêver. Elle se souvient de la première rencontre avec le chanteur. Oui, oui, elle l'a rencontré...
